Homo Floresiensis ou homme de Callao (grotte de Callao, l'île de Luçon, Philippines)
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Trois minutes pour comprendre / Three minutes of learning
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Homo affinis sapiens
Tout au long du Quaternaire, les Philippines ont formé un chapelet d'îles isolées du continent par de profonds bras de mer. La plus ancienne présence humaine _un Homo affinis sapiens_ aux Philippines était jusqu'à ce jour datée de 67 000 ans.

Les Jarawas des îles Andaman de l'océn Indien, ainsi que les Négritos des Philippines et les Pygmées d'Afrique équatoriale, isolés sur les mers ou au fond des forêts, ont également évolué jusqu'à mesurer 1,45m.

Homo luzonensis et Homo floresiensis, qui ont eu le temps d'évoluer en vase clos plusieurs centaines de milliers d'années, descendent soit d'Homo erectus arrivés sur ces îles avant 700 000 ans ou 500 000 ans, soit issus d'Australopithèque arrivés en Asie bien avant 2 millions d'années.

Arrivée par erreur
Alors que les herbivores sont connus comme étant capables de nager sur de longues distances et ont pu arriver aux Philippines lors de périodes de bas niveau marin, une telle hypothèse n'est pas envisageable pour ces hommes fossiles.

Indonésie & Australie, une vue à 120 mètres de profondeur
Indonésie & Australie, une vue à 120 mètres de profondeur

Un ancêtre de l'homme _Homo erectus, Homo floresiensis ou homme de Callao_ avant même Homo sapiens, maîtrisait-il un mode de navigation ? Probablement pas. Ces hommes fossiles sont peut-être arrivés par accident, dérivant sur des langues de terres arrachées de la côte à la suite d'un tsunami, phénomène rare mais bien documenté.

Homo luzonensis
A la suite de la découverte d'un métatarse (un petit os du pied) en 2007, par les paléoanthropologues Florent Détroit et Clément Zanolli, ainsi que les restes de trois autres individus en 2015 (sept dents, des phalanges et un bout de fémur), cette nouvelle espèce d'hominine fut nommée Homo luzonensis.

Phalange et dents de l'homo luzonensis
L'analyse 3D de la structure interne des dents par rayons X a permis d'étudier la morphologie de la dentine (tissu minéral de la dent). Cette recherche, combinée à l'étude de la courbure des phalanges ont conclu au fait qu'il s'agissait bien d'une nouvelle espèce.

Les prémolaires d'homo luzonensis (2 à 3 racines) diffèrent de celles d'homo sapiens (1 voire 2 racines). La morphologie de l'émail et de la dentine se rapprochent de celles d'homo australopithecus, d'homo habilis et d'homo erectus. Les molaires, plus petites, ont un morphologie qui se rapproche de celles d'homo sapiens.

Les os des pieds, notamment la phalange proximale présente une courbure très marquée et des insertions très développées pour les muscles assurant la flexion du pied. Cette phalange rappelle celles des australopithèques.

Quatre espèces aurait vécu durant cette même période, entre 50 000 ans et 100 000 ans: l'Homo sapiens, l'Homo erectus, l'Homo floresiensis et le groupe des Dénisoviens.

Contrairement à l'Indonésie, les Philippines sont séparées par des kilomètres de bras de mer du continent, cela durant au moins deux millions d'années. La présence de l'Homo luzonensis sur le continent suggère deux causes probables: soit l'arrivée accidentelle sur des radeaux à la suite d'un stunami, soit, toujours en raison d'un stunami, de la dérive d'un bout de terre qui se serait détaché.

Neandertal, Homo sapiens, Homo Floresiensis, Denisovien, Homo Luzonensis
Homo luzonensis & les rats des nuages
L'archéologue Philip Piper (Université nationale australienne Australie) découvrent les restes fossiles de mâchoires & de dents, appartenant à trois espèces de rats des nuages géants qui vivaient à la cîme des arbres.

Ils auraient vécu pendant 60 000 ans, il y a de cela seulement quelques milliers d'années.

Ces restes ont été identifiées à proximité de deux espèces d'anciens humains, dans & autour de la grotte de Callao, sur l'île de Luzon.

L'archéologue Armand Mijares (Université des Philippines Philippines) constate que deux espèces de rats des nuages semblent avoir disparu à peu près à la même époque que l'apparition de la poterie et des outils en pierre du Néolithique et que l'introduction des chiens, des cochons domestiques et peut-être des singes.

L'archéologue Janine Ochoa (Université des Philippines Philippines) identifie ces trois espèces d'herbivores: Batomys cagayanensis, Carpomys dakal et Crateromys ballik.

Les archéologues Lauren Nassef & Lawrence Heaney (Musée Field d'histoire naturelle, lac Michigan, Chicago, Etats-Unis United States) suggèrent que les espèces découvertes auraient pesé environ un kilogramme ou plus (au moins le double de la taille du rat commun moyen).

Rats des nuages

Les plus gros auraient presque ressemblé à une marmotte avec une queue d'écureuil. Les rats des nuages se nourrissaient de plantes, et ils avaient un gros ventre en forme de pot qui leur permettait de faire fermenter les plantes qu'ils mangeaient, un peu comme les vaches. Ils avaient de grandes queues en peluche ou en fourrure.

Jusqu'à récemment, les découvertes de fossiles dans la région se concentraient sur les grands mammifères, identifiant le cerf des Philippines (Rusa Marianna), le sanglier des Philippines (Sus philippensis), le suidé (Celebochoerus cagayanensis) et le buffle d'eau nain (Bubalus).
REFERENCES
Archéologia juin 2018 n°566
Archéologia mai 2019 n°576
CNRS 10 avril 2019 - article by Anaïs Culot.
Gurumed 28 avril 2021
Radio-Canada 10 avril 2019 Canada
La Recherche janvier 2020 n°555

Complément d'informations
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Homo floresiensis
Homo affinis sapiens (site de Kalinga, Philippines)
Homo floresiensis
Homo Floresiensis ou homme de Callao (grotte de Callao, l'île de Luçon, Philippines)