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Paranthropus Boisei

Afrique subsaharienne

Lors de sa découverte en 1959 par Mary et Louis Leakey à Oldulvai en Tanzanie Tanzanie, il fut tout d'abord identifié comme Zinjanthropus boisei.

On a depuis trouvé des représentants de l'espèce Paranthropus boisei en Ethiopie Ethiopie, au Kenya Kenya et au Malawi Malawi.

S'il fut contemporain d'Homo ergaster, le volume de son cerveau n'est estimé qu'à 500 à 600 cm3 (contre 850 cm3 pour Homo erectus).

L'étude de son long et mince col du fémur et de sa tête développée permettent de lui attribuer des aptitudes à la bipédie (Pascal Picq, Au commencement était l'homme).

Il existe de très grandes différences morphologiques entre les mâles et les femelle de cette espèce (dymorphisme sexuel).

Outils rudimentaires

Outils Oldowayens au Kenya vieux de 2,9 millions d'années.

Les paléoanthropologues J. S. Oliver, Emma M. Finestone, Thomas W. Plummer (Queens College, New York) & Rick Potts (Institut Smithsonian, Etats-Unis United States) découvrent sur le site de Nyayanga (lac Victoria, Kenya Kenya) des pierres-marteaux (percuteurs), des nucléus (éclats, lames ou lamelles) & des éclats tranchants vieux de 2,9 millions d'années.

Squelette d'un hippopotame & outils Oldowayens au Kenya vieux de 2,9 millions d'années.

Emma Finestone (Musée d'histoire naturelle de Cleveland, Etats-Unis United States) confirme que les deux molaires mises à jour sous la carcasse fossilisée d'un hippopotame appartiennent bel est bien à l'espèce Paranthropus.

Molaires appartenant aux Paranthropes vieux de 2,9 millions d'années.

L'archéologue Shannon McPherron (Institut d'anthropologie évolutionnaire Max Planck, Allemagne Allemagne), les anthropologues Kathy Schick (Stone Age Institute, Indiana) & Thomas Plummer (Queens College, New York) Etats-Unis United States précisent que nos ancêtres utilisaient ces outils tranchants pour dépecer (ôter la peau) hippopotames & antilopes, ou encore apprêter (préparer) des racines coriaces.

Paranthropus Boisei, portrait

Paranthropus Boisei, crˆne

Paranthropes, australopithèques & 1ers Homo en Afrique

La biodiversité des niches écologiques (environnements diversifiés proches de points d'eau, allant des savanes arborées aux plaines herbeuses, en passant par des forêts et lisières de forêt) a amené une pluralité des humanités.

Après la présence averée d'une première niche observée entre 3,5 et 3 millions d'années en Afrique, une seconde biodiversité concerne la fin du Pliocène et le début du Pléistocène, période marquée par une instabilité croissante du climat après 2,8 M.a. et par l'émergence et la diversité des paranthropes et des premiers représentants de notre genre, le genre Homo, avec la présence de trois espèces de paranthropes (Paranthropus æthiopicus et Paranthropicus boisei en Afrique orientale, et Paranthropicus robustus en Afrique australe) et trois espèces attribuées au genre Homo (Homo rudolfensis, Homo habilis et Homo ergaster).

Moulage des premiers représentants du genre Homo, paranthrope d'Afrique orientale & paranthrope d'Afrique australe.

Si les premiers Homo sont souvent associés à des milieux arides et ouverts, mais également humides, ils ne le sont pas à un habitat préférentiel. Ils ont un régime alimentaire très diversifié et opportuniste, avec une composante animale et végétale.

Ils montrent une grande capacité d'adaptation à des environnements variés, ce qui leur permet de faire face aux changements environnementaux et climatiques, y compris l'augmentation de l'aridité.

Les paranthropes, connus uniquement en Afrique entre 3-2,7 M.a. et 1M.a., sont contemporains des premiers humains pendant plus d'un million d'années. On a souvent pensé que ces deux genres étaient inféodés à des habitats différents. Mais les données de terrain ne montrent pas de différences importantes en termes de contexte environnementaux et d'habitat, ces deux genres s'intallant à proximité de sources d'eau (lac, rivière, résurgence de sources souterraines ...), à la fois dans des environnements de savane ouverte et dans des espaces localement plus boisés.

Localisation des principaux sites ayant livré des restes de premiers représentants du genre Homo & de paranthropes.

L'écologie alimentaire des paranthropes et des premiers représentants du genre Homo est également débattue. Initialement, l'on pensait que les paranthropes étaient végétariens spécialisés dans la consommation d'aliments durs (racines, tubercules, noix) tandis que les premiers humains étaient plus omnivores.

Cependant, les analyses isotopiques et les micro-usures dentaires suggèrent que les paranthropes (en particulier ceux d'Afrique australe) exploitaient de nombreuses ressources aimentaires, pouvant inclure des aliments durs en cas de besoin, lorsque la nourriture préférentielle, plus souple, n'étaient plus disponible.

Cohabitation d'hominines

Paranthropus boisei, il y a 1,5 million d'années, par John Gurche.

L'archéologue John Gurche (Smithsonian, National Museum of Natural History, Etats-Unis United States) confirme que les empreintes imprimées profondément dans ce qui fut une berge boueuse, au bord du lac Turkana, dans la vallée du Grand Rift au Kenya Kenya il y a 1,5 millions d'années appartiennent à deux espèces distinctes: Homo erectus & Paranthropus boisei.

Lac Turkana au Kenya.

Ces deux espèces ont coexisté (vécu ensemble), sans pour autant être en compétition.

Paranthropus boisei, il y a 1,5 million d'années.