Homo ergaster (Gesher Benot Ya'aqov, Israël)
Feu il y a 780 000 ans
Les plus anciennes traces de feu signalées se trouvent en Afrique (Koobi Fora, Kenya

Cependant, aucun foyer, donc d'indice de production, n'y a été identifié, avant celui de Wonderwerk, en Afrique du Sud


C'est en Espagne

En France

C'est seulement entre 460 000 et 400 000 ans que nous voyons apparaître des foyers aménagés (cercle de pierres, murets pour empêcher le vent d'atteindre les flammes ...) à Terra Amata (Alpes-Maritimes), à Menez-Dregan (Finistère) & à Zoukoudian en Chine

Le site de Gesher Benot Ya'aqov, en Israël

Foyer à 500° Celsius
La présence de végétaux, d'ossements d'animaux et de silex brûlés, mais surtout la quantité des restes de dents de poissons brûlées confirment qu'Homo ergaster pêchait régulièrement de gros poissons (une sorte de carpe qui pouvait atteindre 2 m de long !), qu'il cuisinait.
En effet, l'étude approfondie de l'émail des dents de ces animaux a démontré qu'elles n'avaient pas été carbonisées mais cuites longuement, à une température inférieure à 500° Celsius.
L'anthropologue Irit Zohar précise que ces "cristaux s'allongent quand ils sont chauffés". Les poissons chauffés ont été "soumis à une chaleur allant de basse à modérée", sous les 500 degrés. Ils émettent l'hypothèse d'un four en terre.

Pour la chercheuse Ella Maru (Université de Tel-Aviv, la plupart des dents appartenaient à deux grandes espèsces de poissons primaires d'eau douce de la famille des Cyprinidés : le grand barbeau du Jourdain (Luciobarbus longiceps), une espèce endémique du bassin du Jourdain; et l'himri de Jordanie (Carasobarbus canis).
L'anthropologue Marion Prévost précise que "le poisson contient une grande quantité d'acides gras oméga qui, avec d'autres nutriments, sont essentiels à une croissance saine, au développement du cerveau et à la santé globale".
Pour les biologistes Richard Wrangham & Chris Organ (Université de Harvard, Etats-Unis

Paranthropes, australopithèques & 1ers Homo en Afrique
La biodiversité des niches écologiques (environnements diversifiés proches de points d'eau, allant des savanes arborées aux plaines herbeuses, en passant par des forêts et lisières de forêt) a amené une pluralité des humanités.Après la présence averée d'une première niche observée entre 3,5 et 3 millions d'années en Afrique, une seconde biodiversité concerne la fin du Pliocène et le début du Pléistocène, période marquée par une instabilité croissante du climat après 2,8 M.a. et par l'émergence et la diversité des paranthropes et des premiers représentants de notre genre, le genre Homo, avec la présence de trois espèces de paranthropes (Paranthropus æthiopicus et Paranthropicus boisei en Afrique orientale, et Paranthropicus robustus en Afrique australe) et trois espèces attribuées au genre Homo (Homo rudolfensis, Homo habilis et Homo ergaster).

Si les premiers Homo sont souvent associés à des milieux arides et ouverts, mais également humides, ils ne le sont pas à un habitat préférentiel. Ils ont un régime alimentaire très diversifié et opportuniste, avec une composante animale et végétale.
Ils montrent une grande capacité d'adaptation à des environnements variés, ce qui leur permet de faire face aux changements environnementaux et climatiques, y compris l'augmentation de l'aridité.
Les paranthropes, connus uniquement en Afrique entre 3-2,7 M.a. et 1M.a., sont contemporains des premiers humains pendant plus d'un million d'années. On a souvent pensé que ces deux genres étaient inféodés à des habitats différents. Mais les données de terrain ne montrent pas de différences importantes en termes de contexte environnementaux et d'habitat, ces deux genres s'intallant à proximité de sources d'eau (lac, rivière, résurgence de sources souterraines ...), à la fois dans des environnements de savane ouverte et dans des espaces localement plus boisés.

L'écologie alimentaire des paranthropes et des premiers représentants du genre Homo est également débattue. Initialement, l'on pensait que les paranthropes étaient végétariens spécialisés dans la consommation d'aliments durs (racines, tubercules, noix) tandis que les premiers humains étaient plus omnivores.
Cependant, les analyses isotopiques et les micro-usures dentaires suggèrent que les paranthropes (en particulier ceux d'Afrique australe) exploitaient de nombreuses ressources aimentaires, pouvant inclure des aliments durs en cas de besoin, lorsque la nourriture préférentielle, plus souple, n'étaient plus disponible.