Principes symbiotiques selon Isabelle Delannoy
Economie symbiotique
Elle peut être décrite par six principes (ou "principes symbiotiques") qui sont à l'origine des plus-values produites par ces nouveaux modèles. Ils reposent sur :Trois principes constructeurs
_une collaboration libre & directe entre entités;
_une diversité d'acteurs & de ressources, qui respectent l'intégrité de chaque entité;
_des territoires de flux communs, accessibles à tous de façon égale; ce sont des territoires matériels où se circulent les ressources, mais aussi immatériels où se croisent les intérêts & les valeurs.
Trois principes régulateurs
_l'utilisation prioritaire des services rendus par les écosystèmes;
_la recherche de l'efficience (rendement, performance) maximale dans l'utilisation des ressources qu'elles soient de la matière, de l'énergie ou de l'information;
_la recherche de l'inscription des activités humaines dans les grands cycles de la planète préservant son équilibre écologique global.
Principes constructeurs
Coopération libre & directe entre les entités
Les entités ou "acteurs", que ce soient des molécules, des espèces vivantes, des activités ou des personnes, mettent à contribution leur "savoir-faire" (compétences, aptitudes), afin d'améliorer, d'optimiser l'efficacité du "groupe" (esprit d'équipe).Les tiers organisteurs ou "catalyseurs", que ce soient les "alchimistes", les ingénieurs, les paysans, les institutions locales, fixent des règles, architecturent les espaces & fournissent un cadre dans lequel s'effectuent leurs rencontres (entre entités).
Territoires de flux communs accessibles à tous
Les ressources ou "potentiels", que ce soient des nutriments, de l'eau, des subventions, des produits ou l'accès à des services, doivent être "équipotents" d'accès, c'est-à-dire que chacun(e) y a un "égal potentiel" d'accès mais qu'il ou elle est "libre" de participer ou non.L'efficacité repose sur l'autonomie, la liberté et l'égalité des "potentiels".
Diversité & intégrité des acteurs & des ressources
C'est grâce à la diversité des "éléments" (ou entités) en place que les complémentarités naissent, qu'une gestion ou "intégration" s'opère, que les "besoins" des uns rencontrent les "ressources" des autres et que les systèmes formés progressent vers l'autonomie.Pour que le système demeure résilient (résistant), cette diversité doit être conservée: chacun(e) doit rester dans sa fonction même s'il (ou elle) peut en avoir plusieurs.
Le système doit préserver la diversité de ses "éléments" et donc leur intégrité.
Principes régulateurs
Utiliser les services rendus des écosystèmes
Un système ou "écosystème" est d'autant plus autonome, si les "entités" utilisent en priorité ce que sa "nature" lui propose, ce que l'"écosystème" met à sa disposition.C'est pour utiliser les services épurateurs, nourriciers, temporisant les aléas climatiques, les services de production de matériaux & des molécules, et cetera ... que le "système" met en place ou préserve ces "écosystèmes".
Efficience maximale des ressources
Un "système" qui favorise la "multifonctionnalité" des surfaces, la "polyvalence" des objets, la "multicompétence" des espèces, le rendra (le "système") plus efficient (performant).1 mètre carré réalisant plusieurs fonctions est beaucoup plus efficient (meilleur rendement) en termes de surfaces que 1 mètre carré dévolu (destiné, attribué) à une seule.
"Il faut savoir et comprendre plusieurs choses, mais on ne peut savoir tout faire !"
Ce principe favorise la mise en coopération des fonctions pour un même élément (comme dans le cas de la permaculture), quel qu'il soit. Néanmoins, trop de "diversité" engendre du désordre et une perte d'efficience (d'efficacité).
Le principe d'efficience régule le principe de "diversité". Enfin des territoires de flux trop grands demandent une grande énergie pour distribuer les matériaux & l'information, et favoriser leur dispersion.
Il conduit à la formation d'un optimum entre la "diversité" des "éléments" et la taille du territoire de flux des "ressources" qu'ils mettent en circulation.
Favoriser compatibilité des activités & équilibres de la biosphère
Toute ressource dispose d'une multitude de "fonctionnalités", et à chaque dégradation énergétique de celle-ci, la ressource perd en quelque sorte un "degré de liberté".Il faut donc s'évertuer à minimiser les pertes énergétiques afin que la ressource dure le plus longtemps possible, voire qu'elle puisse se régénérer.
Ce principe permet de respecter les conditions de "régénération", de "reproduction" des systèmes sur le long terme.
Le contact avec des écosystèmes vivants, ne serait-ce que par la vue, diminue le stress, la violence domestique & urbaine, favorise la rémission (atténuation, disparition) des maladies, améliore la santé mentale & physique, et favorise le lien social.
En économie, ces "plus-values" sont appelées des externalités positives. Elles sont les produits qu'un acteur économique génère par son activité sans que ce soit le but initial.