Monde des ténèbres
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La petite histoire Up Page Origine, raisons, hasard ![]() Le but de ce pèlerinage est une grotte du nom de Paq'alibal, nichée au fin fond de la forêt. Aux yeux de certains Tz'utujils (communauté maya), Paq'alibal constitue le lieu le plus sacré de l'Univers: c'est là que demeurent les nuwals, ancêtres déifiés qui apportent au monde la pluie et la fertilité. Aux yeux des Mayas, une grotte représente la porte des enfers, que certains nomment Xibalba, le lieu de la Frayeur. Dans le cosmos maya, Xibalba est un royaume complexe peuplé d'êtres surnaturels et monstrueux; mais il renferme également les sources de vie que constituent la pluie et le maïs, et abrite la demeure des défunts vénérés. |
Comprendre simplement Up Page Deux ruptures Les Mayas sont aujourd'hui au nombre de 7,5 millions environ, occupent une région qui s'étend de la péninsule mexicaine du Yucatán au nord du Salvador et de l'Honduras. S'ils forment culturellement un seul peuple, ils parlent près de 30 langues. Leurs origines remontent à au moins 2 000 av. J.-C. De 250 à 900, pendant l'ère classique, ils vivaient dans des villes rassemblant jusqu'à 90 000 personnes, édifiaient de magnifiques pyramides, comme celles qui se dressent encore à Tikal, Copan, Palenque et Calakmul, et érigeaient de hauts monuments de pierre, ou stèles, à la gloire de leurs rois. Au cours de cette période, les Mayas ont mis au point le système d'écriture le plus complexe jamais inventé dans le Nouveau Monde précolombien. Puis, au IXe siècle, une gigantesque catastrophe de nature inconnue frappa leur monde. Ils abandonnèrent les grandes cités et cessèrent de confier leur histoire aux stèles. La seconde rupture se produisit lors de la conquête espagnole, après 1 524. Au XVIIIe siècle, les plus sages des anciens eux-mêmes avaient perdu la connaissance des hiéroglyphes, écriture délaissée par les scribes depuis plus d'un siècle. |
Domaines de présence Up Page Grotte secrète ![]() Le 15 septembre de cette année-là, José Humberto Gómez, un guide mexicain de circuits touristiques, explore la grotte de Balankanche, près de Chichen Itzá, dans le Yucatán. le lieu, connu depuis longtemps, a prétendument été totalement exploré; seuls quelques tessons éparpillés le long du passage central témoignent d'une ancienne présence maya. Soudain, Gómez remarque un pan de mur recouvert d'une couche de boue. Après l'avoir grattée, il découvre une petite ouverture scellée avec de l'argile. Dégageant celle-ci, Gómez rampe à travers un trou qui émerge dans un tunnel. Une centaine de mètres plus loin, il atterrit dans une vaste salle dominée par une colonne de grès s'étirant du sol au plafond. Ce qu'il découvre le stupéfie. Sur le sol glissant d'humidité de la grotte gît une spectaculaire collection de réceptacles peints de couleurs vives. Nombre d'entre eux sont des brûleurs d'encens façonnés à l'effigie de Tlaloc, le dieu mexicain de la pluie, dont le visage grotesque et grimaçant est moulé en bas-relief à même l'argile. La nouvelle de la découverte atteint bientôt une équipe d'archéologues basée non loin de là. Celle-ci, menée par la National Geographic Society, procède à un examen approfondi de la grotte. |
Son interprétation dans l'avenir Up Page Trône du jaguar Il y a environ un millier d'années, dans cet antre secret des profondeurs de la Terre, les Mayas des environs avaient accompli des rites élaborés. Pourtant, à l'origine, Tlaloc est bien un dieu du Mexique central et non maya. En recourant à cette divinité plutôt qu'à Chac, le dieu maya de la pluie, les officiants du culte de Balankanche nous fournissent la preuve de leurs étroits liens (restée à l'état de vague hypothèse jusqu'en 1959) avec des civilisations distantes de plus de 1 200 km, implantées au nord de l'actuelle Mexico City. Tlaloc avait-il échoué ? Pour une raison inconnue, les Mayas ont scellé l'accès au lieu de culte - pour toujours, espéraient-ils, à voir le soin particulier qu'ils ont mis à camoufler l'ouverture. Il reste que le nom de la grotte a transmis une ombre de souvenir du sanctuaire perdu au fil des siècles: Balankanche se traduit par "trône du jaguar", mais aussi par "trône caché". ![]() |
Les références Up Page Réseau Pepe National geographic novembre 2004 n°62 Pourquoi ce site Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous. Contribuer au Réseau Pepe Ce site est avant tout une encyclopédie ouverte à l'imagination et au savoir, où chacun(e) d'entre vous peut participer. Si vous avez envie de partager une passion, ou si vous sentez le besoin de vous exprimer sur un point précis, je vous invite à m'adresser un e-mail (adresse électronique accessible sur ma page d'accueil). |
Mais encore … Up Page Création et mythe des héros jumeaux ![]() Dans la vision maya du cosmos, les grottes figurent l'accès aux enfers remplis d'eau - Xibalba, ou le lieu de la Frayeur -, qui jouent un rôle clé dans l'histoire de la Création selon Popol Vuh, le livre sacré des Mayas. La légende raconte le destin de deux frères jumeaux qui excellaient à un jeu traditionnel de la balle. Un jour qu'ils jouaient, ils firent tant de bruit qu'ils dérangèrent les dieux de Xibalba, qui les défièrent à un concours. Les dieux battirent les jumeaux, les sacrifièrent en enterrèrent leurs corps sous le terrain de jeu. La tête de l'un des frères, Hun Hunahpu, fut pendue à un arbre dont les fruits, des calebasses, arboraient des formes humaines. Entendant parler de cet arbre étrange, une déesse du nom de Xquic décida de le voir par elle-même. A son approche, la tête de Hun Hunahpu lui cracha dans la main, la fécondant et lui faisant mettre au monde deux enfants, Hunahpu et Xbalanque, connus sous le nom de héros jumeaux. En grandissant, les jumeaux devinrent, comme leur père et leur oncle, des joueurs de balle. Les convoquant à un concours à Xibalba, les dieux en sortirent vainqueurs, broyèrent leurs os et les jetèrent dans une rivière. Les héros jumeaux y renaquirent, d'abord sous la forme de poissons puis sous celle de saltimbanques. ![]() De retour à Xibalba dans un but de vengeance, ils mirent au point un piège ingénieux. Après avoir exécuté plusieurs numéros étonnants, Xbalanque décapita Hunahpu - puis lui redonna sa forme première. Enthousiasmés par ce tour, les dieux supplièrent les frères de les sacrifier et de les ressusciter à leur tour. Heureux d'accéder à ce désir, les héros jumeaux commencèrent à démembrer les dieux. A la fin, ils leur portèrent le coup de grâce: refusant de les ramener à leur état originel, ils les vainquirent définitivement. Après ce triomphe du bien sur le mal, la Terre fut prête pour la création des êtres humains. Xbalanque et Hunahpu émergèrent de Xibalba sous la forme du Soleil et de la Lune - comme présents aux Mayas - et s'élevèrent dans le ciel. Chaque jour, ils effectuent à nouveau leur voyage aux enfers et leur joyeux retour. Depuis la découverte du "trône caché" à Balankanche, les archéologues ont trouvé des tessons, de l'art rupestre et des autels de pierre remontant à une époque antérieure au Christ dans des grottes souterraines disséminées au quatre coins du territoire maya. Les indices matériels permettent de reconstituer le rituel qui a produit ces cérémonies qui nous ont été léguées. Au début du IXe siècle, quelque chose ne fontionnait pas. La pluie n'arrivait plus. Alors, les Mayas s'enfoncèrent de plus en plus loin dans les grottes, adressant des supplices de plus en plus désespérées à Chac. Or, même ces invocations échouèrent. En cinquante ans, la civilisation classique s'effondra et le centre de la culture maya se déplaça vers le nord, jusqu'à la péninsule du Yucatán. Actun Tunichil Muknal se referma sur ses sombres secrets pendant plus de 1 100 ans, avant qu'un groupe de spéléologues déterminés ne redécouvren dans les années 1980, l'ouverture dissimulée au cœur de la forêt pluviale du Belize, à 350 km environ de Pap'alibal. Copán, au Honduras ![]() Selon une croyance maya, le maïs est né dans une grotte, reconstituée sous la forme d'un temple, sur le cérémoniel de Copán, au Honduras. Sur un bâtiment voisin, un crâne symbolise l'accès aux enfers. Les concepts sacrés de ce type, visibles dans l'architecture ancienne, perdurent dans la culture maya d'aujourd'hui. ![]() |