Cinq Néanderthaliens & un enfant humain moderne (Grotte Mandrin, Rhône, France)
Croisement Homo sapiens & Homo Néanderthal en France

Six dents fossiles (5 Néanderthaliens & 1 enfant humain moderne) trouvés dans la grotte Mandrin (Rhône, France


Fouillée depuis 1990 par l'équipe de Ludovic Slimak, la grotte Mandrin a été habitée à cinq reprises, a livré neuf dents, et a été occupée principalement par des Néandertaliens entre 51 700 ans et 56 800 ans. Toutefois la dent (molaire) de la couche stratigraphique E révèle que celle-ci a été visitée par Homo sapiens, autour de 54 000 ans.
La grotte de Mandrin a été visitée à maintes reprises : Homo Néanderthal (couche F, 67 000 à 53 000 ans av. J.-C., culture Rhodinian Quina), humain moderne (couche E, 55 000 à 53 000 ans av. J.-C., culture Neronian), Homo Néanderthal (couche D, 50 000 à 49 000 ans av. J.-C., culture Post-Néronian I), Homo Néanderthal (couche C, 48 000 à 44 000 ans av. J.-C., culture Post-Néronien II).

Les restes dentaires d'au moins sept individus répartis sur douze couches archéologiques sont présents dans la grotte. Les chercheurs ont identifié six de ces individus comme étant des Néanderthaliens. Toutefois, dans une couche située entre les couches néandertaliennes, l'équipe a trouvé un fossile dentaire d'un enfant humain moderne, âgé de 2 à 6 ans.


L'archéologue Ludovic Slimak (Université de Toulouse, CNRS, France




Il s'agit notamment de pointes de pierre triangulaires utilisées par les Homo sapiens pour couper ou gratter & comme pointes de lance.

Croisement Homo sapiens & Homo Néanderthal en Europe
Des outils similaires datant de la même période ont été découverts à 3 000 kilomètres de là, à Ksar Akil au Liban
Le fossile d'Homo sapiens trouvé en Sibérie (Russie

Une vague pionnière de Sapiens a franchi le 45e parallèle entre 47 000 et 45 000 ans. On le retrouve jusqu'en Mongolie (Yana RHS,







Homo sapiens, seul chasseur à l'arc
Avant la découverte de la grotte Mandrin, la plus ancienne preuve d'utilisation d'arcs & des flèches remontait à 70 000 ans en Afrique.La plus ancienne trace de tir à l'arc en Europe, daterait entre 10 000 & 12 000 ans. Il s'agit de fragments d'arc découverts dans la tourbière de Stellmoor, en Allemagne

L'anthropologue Ludivic Slimak (Université de Toulouse-Jean-Jaurès, France) ne s'explique toujours pas pourquoi les pointes minuscules néroniennes (époque de Néron) trouvées dans la couche E de la Grotte Mandrin (occupée à ce moment-là par Homo sapiens), n'ont jamais été adoptées par Homo néandertal.

L'anthropologue a expérimenté & fabriqué des dizaines de répliques de pointes à partir du silex trouvé près de l'abri sous roche, et les a transformées en arcs & en flèches en utilisant du bois & d'autres matériaux. Il a ensuite également fabriqué des lances & des lanceurs de flèches (propulseur ou sagaie). Certaines des plus grandes pointes auraient pu être utilisées efficacement avec des lances ou des fléchettes.

L'archéologue Laura Metz (Université d'Aix-Marseille, France


L'archéologue John Shea (Université Stony Brook, New York, Etats-Unis


L'archéologue Marie Soressi (Université de Leiden, Pays-Bas

Le dernier des Néandertaliens
Découvert en 2015 devant la grotte Mandrin dans la Drôme, ce Néandertalien surnommé Thorin (en référence au roi nain de la montagne dans "Bilbo le Hobbit") a eu droit à une sépulture, il y a 45 000 à 50 000 ans.La sépulture était probablement recouverte d'un toit en matériaux périssables (rondins de bois ?), préservant le cadavre de l'attaque des charognards. Hypothèse suggérée par l'éloignement de quelques centimètres entre les dents de la mandibule de celles du maxillaire, comme si le crâne avait roulé, une fois détaché des chairs.
Du génome extrait des os (fragment de crâne, dents & main gauche) a révélé sa grande proximité avec un crâne néandertalien retrouvé à Forbe's Quarry (Gibraltar


Il s'avère que tous les deux appartiennent à une lignée très différente de celles des Néandertaliens dits "classiques" qui ont occupé l'Europe de l'Ouest à partir de 150 000 ans.
Ces populations "méditerranéennes" ont, semble-t-il, divergé autour de 105 000 ans du rameau principal (arbre généalogique).
L'étude des minéraux présents dans les ossements a par ailleurs révélé que Thorin n'a jamais franchi le Rhône (fleuve).