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Femme Denisova, dent de cerf en pendentif

ADN par contact

Une nouvelle méthode d'analyse ADN vient d'être mise au point, non pas à partir de fragments osseux humains mais à partir de tout type de fragments osseux pour peu qu'ils aient été en contact avec un humain.

Grotte de Denisova (Sibérie, Russie)

Auparavant, pour extraire l'ADN d'un objet, il fallait le détruire. Dorénavant, on sait que toute matière osseuse est composée d'une partie d'hydroxyapatite, une substance minérale qui absorbe les molécules d'ADN contenues dans notre sueur ou notre salive, par exemple; c'est le cas des objets de parure en os.

Dent de cerf portée par une femme dans la grotte de Denisova (Sibérie, Russie)

Les chercheurs de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutive en Allemagne Allemagne ont immergé le pendentif dans une solution de phosphate de sodium, puis lentement augmenté la température. Ce processus a libéré l'ADN emprisonné et déterminé l'ADN d'une espèce d'élan appelée wapiti, ainsi que l'ADN de l'ancêtre dénisovien.

Femme Denisova, dent de cerf en pendentif

La dent de cerf perforée mise au jour dans la célèbre grotte de Denisova, en Sibérie en Russie Russie provient soit de la personne qui le portait en pendentif, soit celle qui l'a fabriqué, entre 19 000 et 25 000 ans.

L'ADN confirme qu'il s'agit de celui d'une femme. De plus, le génome de cette femme appartient à une population ancienne du nord de l'Eurasie, que l'on retrouve par exemple autour de 24 000 ans à Mal'ta, en Sibérie.

Les auburns ibériques, dents de cerf en parure

L'Institut de Biologie Evolutive de Barcelone en Espagne Espagne met à jour en 2006 deux squelettes de chasseurs-cueilleurs sur le site mésolithique de la grotte La Braña-Arintero, dans la province de Léon, dans la péninsule ibérique (territoire constitué du Portugal Portugal & de l'Espagne Espagne).

Les individus étaient âgés de 35 ou 40 ans au moment de leur décès. Près des corps les chercheurs ont également trouvé une parure composée de 24 canines (ou croches) de cerfs. Ce lieu de sépulture remonte à 5 000 ans avant notre ère.

Homo Sapiens dans la grotte La Braña-Aerintero (Léon, Espagne)

Le séquençage du génome révèle que ce chasseur-cueilleur avait une combinaison génétique inhabituelle : une peau sombre (auburn ou bronzé), des cheveux foncés & des yeux bleus.

Les chercheurs observent que ce chasseur-cueilleur avait génétiquement de fortes similitudes avec les populations résidant actuellement en Suède Suède & en Finlande Finlande.

De plus, l'étude précise que l'individu La Braña 1 a un ancêtre commun avec les colons Paléolithique supérieur de Mal'ta, situé sur le lac Baïkal en Sibérie en Russie Russie.

Le chercheur Carles Lalueza-Fox conclut : "Ces données indiquent qu'il existe une continuité génétique entre les populations du centre et de l'ouest de l'Eurasie. En fait, ces données sont compatibles avec les vestiges archéologiques, comme sur d'autres gisements en Europe et en Russie, y compris le site de Mal'ta, où des Vénus Paléolithiques ont été retrouvées et qui sont très semblables les unes aux autres"

Culture de Malta-Buret

La culture de Malta-Buret, ou encore Mal'ta–Buret', est une culture archéologique du Paléolithique supérieur (environ de 22 000 à 13 000 avant notre ère) située sur la rivière Angara supérieure dans la région à l'ouest du lac Baïkal dans l'oblast d'Irkoutsk, en Sibérie, en fédération de Russie Russie.

Les sites types portent le nom des villages de Mal'ta, du district d'Usolsky et de Buret', du district de Bokhansky (tous deux dans l'oblast d'Irkoutsk).

La culture tire son nom des sites archéologiques de Mal'ta et Buret' (ou Bouret') dans le bassin de l'Angara. Ces sites ont livré des Vénus paléolithiques de style sibérien (fines et aux jambes étirées), dont certaines représenteraient des capuches et le premier pantalon connu.

L'archéologue Mikhail Guerassimov découvre en 1920 les restes d'un garçon (connu sous l'abréviation MA-1) datés de 22 000 ans avant notre ère.

Des analyses ADN effectuées en 2013 confirme un profil génétique de population disparu (les anciens nords-eurasiens ou ANE) & un métissage avec d'autres profils génétiques (une partie du profil ANE) chez des populations actuelles sibériennes Russie, natives américaines United States & européennes Europe.

Parmi les populations actuelles, les Amérindiens, Kets, Mansi et Selkup conservent une forte proportion de gênes descendant de MA-1. Pour les populations européennes, la proportion est plus faible, due à plusieurs métissages de populations d'origine différente en Europe néolithique puis à l'Age du bronze, et cette composante ANE fut introduite via les cultures de l'Age de Bronze comme la culture de Yamna et la culture de la céramique cordée).

On note aussi que la culture Botaï, culture de la steppe centrale eurasienne et sans descendance génétique, contenait une forte proportion d'ANE.