Dragons dans l'histoire
Etymologie
Portrait du dragon
Les dinosaures et le dragon chinois
Os et dents de dragons
Traditions, légendes et mythologies
Les références
Les dragons depuis le Moyen-Age
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Etymologie du mot cerf-volant
L'étymologie du mot cerf-volant vient de l'occitan "sèrp-volante" signifiant serpent volant (serps=serpent en latin chrétien). Cette appellation de serpent-volant ferait allusion aux textes et légendes mentionnant des dragons volants et des serpents ailés (déjà dans la Bible, Isaïe 30,6) et aurait été appliquée par métaphore à l'objet.
La graphie cerf-volant s'expliquerait par l'influence de l'homonyme cerf-volant désignant un coléoptère dont les mandibules rappellent les bois du cerf.
D'anciens textes chinois font remonter l'origine du cerf-volant au IVe siècle av. J.-C.. Il est sans doute une invention antérieure, d'un peuple de pêcheurs et navigateurs des îles d'Asie du sud-est. Les premiers vols humains, ont dû avoir lieu avant même le premier millénaire.
Dans ses récits, Marco Polo rapporte comment les Chinois étaient capables de faire des cerfs-volants assez grands pour emporter un homme.
Son introduction en occident remonterait à la fin du XIIe siècle. A partir du 18e siècle, l'occident a développé le cerf-volant comme outil scientifique et militaire.

Les Chinois, père de l'aéronautique
"En l'an 19 ap. J.-C.", précise le spécialiste anglais Joseph Needham, "Wang Mang, le seul empereur Hsin, pressé par des guerriers nomades sur ses frontières nord-ouest, mobilisa tous ceux qui se disaient maîtres ès arts étranges et les mit à l'épreuve".
"Un homme dit qu'il était capable de voler un millier de li par jour et d'épier ainsi les mouvements des Huns. Wang Mang le prit au mot sans retard. L'homme se servit, pour ainsi dire, des rémiges d'un grand oiseau pour s'en faire des ailes, sa tête et son corps durent recouverts de plumes, et le tout fut interconnecté au moyen de certains anneaux et de noeuds. Il vola sur une distance de plusieurs centaines de pas, et puis tomba sur le sol..."
"Plus tard, en 559", rapporte le Tzu Chih Thung Chien ou Miroir complet de l'Histoire pour servir d'Aide dans l'art du gouvernement, l'empereur Kao Yang fit s'envoler Thopa Huang Thou et d'autres prisonniers de la Tour de Phoenix d'Or attachés à des cerfs-volants en forme de chouettes en papier. Yuan Huang-Thou fut le seul qui réussit à voler ainsin jusqu'à la Voie Pourpre et là il atterrit.
Et, à l'époque où il était en Chine, Marco Polo nota que les transports d'hommes par cerfs-volants étaient chose courante.

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Portrait du dragon
Représentation antique
Initialement, le dragon était censé dormir au fond des étangs, ce qui en fait un animal amphibie. Son sang contenait de foudroyants poisons. Le dragon était donc un animal probablement venimeux.

Portrait traditionnel
La queue en pointe, le corps couvert d'écailles, des flammes qui sortent de sa gueule : tel est le portrait traditionnel du dragon en Occident. Vaguement reptilien, cet animal vole silencieusement.

De nombreuses ambiguités
Il existe une grande variété de dragons à travers le monde. Certains sont terrestres, d'autres aquatiques. Nos lointains ancêtres les avaient affublés d'attributs humains et bestiaux afin de mieux suggérer leur pouvoir surnaturel.
Ils façonnaient également l'apparence du dragon en fonction des bêtes sauvages qu'ils côtoyaient. Ainsi, on a un dragon-éléphant aux Indes, un dragon-cerf en Chine et un dragon-reptile en Europe.

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Les dinosaures et le dragon chinois
Dans la tradition chinoise, les dragons étaient considérés comme les symboles sacrés du pouvoir.
Ils étaient considérés comme étant des esprits diaboliques et ils symbolisaient le bonheur, l'immortalité, la fertilité et l'activité.
Selon la légende, les dragons habitaient sous la surface de la Terre, et pendant des milliers d'années les os fossilisés de dinosaures et d'autres animaux préhistoriques étaient interprétés comme appartenant aux dragons.
Les os ont été recueillis et ont été vendus comme les ingrédients puissants pour l'usage dans les médecines chinoises traditionnelles.
Il faudra attendre les tardives excavations de 1935, à Sichuan, pour que la Chine considère que les os fossilisés, de part le monde, appartiennent bien à des dinosaures.
En Asie, les os de dragons faisaient partie de la pharmacopée traditionnelle. Il est presque certain qu'il s'agissait de fossiles d'animaux préhistoriques.

Par opposition à l'Occident, le dragon personnifie en Chine la douceur et la bonté. Les dragons étaient les dieux de la pluie. Ils formaient des nuages avec leur souffle et arrosaient les champs de riz.

Les dragons chinois changeaient de couleur selon les circonstances. Le noir symbolisait la destruction et c'était aussi le dragon-tonnerre de la famille impériale.
Le jaune signifiait la chance et l'azur annonçait la naissance des grands hommes.

Les dragons pouvaient également devenir invisibles et luire dans l'obscurité.

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Os et dents de dragons
La plus grande partie des os fossilisés proviennent vraissemblablement de la dernière période glaciaire (environ 20 000 ans à 12 000 ans). Même si les Chinois prétendaient que les os trouvés appartenaient à des dragons et qu'ils avaient des qualités médicinales, ils furent identifiés sans conteste, comme appartenant à des mammouth, rhinocéros, chameaux et gazelles. On estime à dix millions de squelettes, le nombre de fossiles enterrés sous la toundra sibérienne, au nord de la Chine.
Les régions de Shanxi, Shaanxi et Hebei ont la réputation de fournir une grande partie des os fossilisés, attribués naivement aux dragons.
Ces recherches auront surtout permis de découvrir l'homme de Pékin, parmi les fossiles de dents. L'attribution des os fossilisés à des dragons, été une vulgaire escroquerie ...

Le commerce des dragons
Les légendes du monde entier provoquèrent jadis un commerce florissant de faux dragons dans toute l'Europe. On fabriquait et vendait des imitations de dragons qui venaient, disait-on, tout droit des cavernes et des bancs de sable d'Asie. Ces prétendus monstres apparurent dès le XVIe siècle. Ces faux dragons n'étaient pas plus gros que des chatons et étaient vendus comme étant des bébés dragons.
En fait, il s'agissait probablement de petits lézards volants ramenés de la péninsule malaise et des Indes orientales qu'on avait mutilés. D'autres faux dragons furent créés de toutes pièces à partir de morceaux de raie géante ou bien en ajoutant des ailes de chauve-souris au corps desséché d'un lézard.

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L'énergie primordiale
Vivant dans les entrailles de la Terre, doté de poumons crachant du feu, d'ailes d'oiseaux et d'écailles de serpents, le dragon symbolise à lui seul les quatres éléments de la tradition occidentale, ainsi réunies en une seule créature capable d'inspirer les plus épouvantables cauchemars. Il offre des significations contradictoires et exprime le paradoxe qui réside au cœur même de la vie - l'interdépendance de la lumière et des ténèbres, de la création et de la destruction, du masculin et du féminin, mais plus que ces opposés, le dragon personifie la source unique dont ils tirent leur origine. Il n'est ni bon ni mauvais en lui même : il symbolise l'énergie primordiale du monde matériel du monde, qui peut être indifféremment utilisée pour le Bien ou pour le Mal.

Du côté de l'Orient
En Orient, où l'accent a toujours été mis sur l'aspect positif de cette énergie, il est traditionnellement appréhendé comme la synthèse des caractères bénéfiques des éléments. Unissant l'eau (écailles, forme reptilienne), la terre (caverne), et l'air (ailes, souffle), il représente l'union de la matière et de l'esprit . Pour les hindous, il produit le soma, le breuvage d'immortalité. En Chine, où il draina la Terre au début des temps, il accompagne les saisons et sert de monture aux Immortels.

Du côté de l'Occident
En Occident, avec l'association du serpent à Satan, le Tentateur, le christianisme a fait du dragon un symbole effrayant du chaos, de la force destructive aveugle, du Mal intrinsèquement lié au monde de la matière. Au Moyen Age, il était fréquemment montré comme le gardien jaloux d'un trésor (la sagesse spirituelle), ou le geôlier impitoyable d'une jeune vierge (la pureté) prisonnière dans son antre souterrain. Par extension, le dragon en est venu logiquement à symboliser, dans la civilisation occidentale, le monde des émotions et les profondeurs insondables de l'inconscient. Il figure l'animal tapi à l'intérieur de nous, les énergies primitives qui, si nous les libérions, nous ramèneraient immanquablement au niveau des bêtes.

Trésors convoités
Le dragon nous apparaît essentiellement comme un gardien sévére ou comme un symbole du mal et des tendances démoniaques.Il est en effet le gardien des trésors cachés, et comme tel l'adversaire qui doit être vaincu pour y avoir accès. C'est en Occident le gardien de la Toison d'Or et du Jardin des Hespérides; en Chine, dans un conte des T'ang, celui de la Perle; la légende de Siegfried confirme que le trésor gardé par le dragon n'est autre que l'immortalité.

Du côté des Celtes
Le dragon s'identifie, selon la doctrine hindoue, au Principe, à Agni ou â Prajapâti, Le Tueur de Dragon est le sacrificateur qui apaise la puissance divine et s'identifie à elle; le dragon produit le soma, qui est breuvage d'immortalité; il est le soma de l'oblation sacrificielle.
Puissance céleste, créatrice, ordonnatrice, le dragon est tout naturellement le symbole de l'empereur. Il est remarquable que ce symbolisme s'applique non seulement en Chine, mais chez les Celtes, et qu'un texte hébreu parle du Dragon céleste comme d'un roi sur son trône. Il est en effet associé à la foudre (il crache du feu) et à la fertilité (il amène la pluie). Il symbolise ainsi les fonctions royales et les rythmes de la vie ... qui garantissent l'ordre et la prospérité. C'est pourquoi il est devenu l'emblème de l'empereur. De même qu'on expose des portraits de celui-ci, quand sévit la sécheresse.
On fait une image du dragon Yin et il commence alors à pleuvoir (GRAD, I, 36 I ).

Du côté des Indonésiens
En conséquence le dragon est signe de bon augure, son apparition est la consécration des règnes heureux. Il arrive que, de sa gueule ouverte, sortent des feuillages: symbole de germination. Une coutume indonésienne veut qu'au jour de l'an une suite de jeunes gens se revêtent d'un dragon de papier qu'ils animent et font danser par les rues, tandis que les citadins  massés aux fenêtres lui offrent des salades vertes qu'il engloutit pour la plus grande joie du public. La colonie indonésienne de Hollande perpétue chaque année ce rite dans les rues d'Amsterdam.
Le tonnerre est inséparable de la pluie. , son lien avec le dragon se rattache à la notion de principe actif, démiurgique; Houang-ti, qui était dragon, était aussi génie du tonnerre; au Cambodge, le dragon aquatique possède une gemme dont l'éclat - et l'éclair- provoque la pluie.

Dans la religion
Le dragon comme symbole démoniaque s'identifie en réalité au serpent: Origène confirme cette identité à propos du psaume 74 (Léviathan). Les têtes de dragons brisées, les serpents détruits, c'est la victoire du Christ sur le mal. Outre l'imagerie bien connue de saint Michel ou de saint Georges, le Christ lui-même est parfois représenté foulant aux pieds les dragons. Le patriarche zen Houei-nêng fait également des dragons et des serpents les symboles de la haine et du mal. Le terrible Fudô (Acala) nippon, dominant le dragon, vainc par là même l'ignorance et l'obscurité.

Le caducée
Mais ces aspects négatifs ne sont pas les seuls, ni les plus importants. Le symbolisme du dragon est ambivalent, ce qu'exprime d'ailleurs l'imagerie extrême-orientale des deux dragons affrontés, qu'on retrouve dans l'art médiéval, et plus particulièrement dans l'hermétisme européen et musulman, où cet affrontement prend une forme analogue à celle du caducée. C'est la neutralisation des tendances adverses, du soufre et du mercure alchimiques (alors que la nature latente non développée, est figurée par l'ouroboros, le dragon qui se mord la queue). En Extrême-orient même, le dragon comporte des aspects divers en ce qu'il est animal aquatique, terrestre - voire souterrain - et céleste à la fois; ce en quoi on a pu le rapprocher de Quetzalcoatl, le serpent à plumes des Aztèques. On a tenté, mais sans aucun succès, de distinguer entre le dragon long (aquatique) et le dragon k'ouei (terrestre): il existe au Japon une distinction populaire entre les quatre espèces céleste, pluviale, terrestre-aquatique et souterraine.

La légende de Léviathan
Le terme Léviathan apparaît dans la bible. Sa signification en hébreu signifie tordu, enroulé. Le psaume soixante-quatorze, rapproche ce terme au monstre marin. En Araméen le rapprochement pour Pharaon est encore plus fort, il est comparable au chef du Léviathan. Ezéchiel à son tour dans son livre vingt-neuf, décrit un autre Pharaon comme le plus grand monstre des mers.
Essaïe enfin le rapproche de la plus grande organisation, laissant penser que Babylone est concernée. Toutefois Léviathan s'oppose également en Assyrie comme en Egypte. Par conséquent il est logique dans tous les cas Bibliques.
Selon la tradition kabbalistique et apocalyptique, le Léviathan, personnification de "la Chose immonde", surgit des abysses sub-océaniques au cours du "Temps de la Fin" (21 décembre 2012), amenant la désolation à la surface de la Terre.

Les références Up Page
Réseau Pepe
Dictionnaire des symboles, Editions Robert Laffont, 1996 (première édition en 1982)
Dinosoria
Le langage secret des symboles, Solar, 1993/1994
Science & Vie n°533 - février 1962
Science & Vie n°534 - mars 1962
Science & Vie n°1063 - avril 2006
Tout comprendre n°49 - décembre 2016

Pourquoi ce site
Je crois que, si les êtres humains que nous sommes ne parviennent pas toujours à évoluer comme ils le souhaiteraient _à s'épanouir professionnellement, sentimentalement et sexuellement (ce que j'appelle les trois pôles d'intérêts) c'est parce qu'il y a des barrages qui entravent leur désir d'accéder à un rêve inachevé. Je pars du principe que tout est possible, à condition de s'entourer de gens qui nous poussent à croire en nous.

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Les dragons depuis le Moyen-Age Up Page
Saint-Georges et le dragon (Vième siècle)
Georges appartient à la catégorie des saints tueurs et/ou dompteurs de dragons. Dans cette catégorie figurent des saintes et des saints très célèbres tels que Hilaire (Poitiers), Géry (Bruxelles), Marguerite, Marthe, Victor (Marseille), Michel, etc.  Il semble que Georges soit un saint totalement légendaire, dont l'existence est déjà contestée au début du Ve siècle. Cela ne l'empêche pas d'être l'un des saints les plus vénérés en Russie et en Grèce, mais il ne faut pas oublier qu'il est également le patron de l'Angleterre, de Venise, de Gênes, de Mons et de Barcelone.
Mais Georges est également le patron des organisations chevaleresques occidentales et notamment de l'ordre Teutonique. La légende fait de lui un officier romain traversant un jour une contrée terrorisée par la présence d'un dragon.
A l'instar de certains monstres mythologiques, ce dragon réclame son lot quotidien de deux jeunes gens désignés par le sort. Lorsque Georges passe dans cette contrée, il rencontre la fille du roi désignée ce jour-là par le sort. Avec l'aide du Christ, Georges triomphe du dragon.
La Légende Dorée raconte qu'il épouse la princesse et que le dragon, après avoir guéri de ses blessures, lui devient dévoué comme un chien fidèle. Georges mourra victime des persécutions de Dioclétien (comme tant d'autres, puisque l'Eglise a fait de cet homme le persécuteur de la plupart de ses saints…). Après avoir été brûlé, ébouillanté, écrasé sous une roue, il survivra et il faudra se résoudre à le décapiter. Saint Georges est représenté à cheval, en armure, et muni d'un écu et d'une bannière argentée avec croix rouge.
C'est cette croix que l'on retrouve dans le drapeau anglais et sur le bouclier des croisés. On le représente le plus souvent en lutte avec le dragon, mais on le voit également parfois sur une roue à lames de fer.  Les saints terrassant (et non tuant !) un dragon appartiennent à la race des dieux solaires comme Apollon, Persée, Bellérophon, Michel et d'autres.

Au Moyen-Age


Monstre amphibie à Tarascon
En France, à Tarascon, un mannequin figurant un animal monstrueux, est promené chaque année dans la ville. Cette procession est conduite en souvenir d'un monstre amphibie qui a fait régner la terreur dans la région des bords du Rhône, avant d'être selon la légende, apprivoisé par sainte Marthe.

Légende du soldat et du dragon de Niort (XVIIième siècle)
Quatre dragons en bronze tout droit sortis de la Sèvre séparent l'espace central accessible aux voitures et les espaces latéraux réservés aux piétons. Ces dragons permettent aux Niortais de renouer avec une légende qui relate la victoire d'un preux chevalier sur un dragon qui hantait le Marais Poitevin.

C'est vers la fin du XVIIème siècle que la tradition place le combat d'un dragon ailé et d'un soldat, près de la porte Saint Jean.
A cette époque, les marais de la Sèvre s'étendaient jusqu'au faubourg de Ribray. Ils offraient l'aspect de vastes terrains vaseux, couverts de joncs et de plantes aquatiques, qui formaient des retraites où pullulaient les reptiles de toutes sortes.

Un monstre effrayant, sorte d'énorme serpent ailé, était venu se réfugier dans un vaste souterrain, du côté où se trouve aujourd'hui l'avenue Saint Jean.
On raconte qu'il sortait de son repaire, non seulement la nuit, mais aussi le jour et qu'il venait déchirer et enlever des enfants et même des hommes et des femmes, dans les faubourgs, dans les rues, sur les places publiques et jusque dans les jardins. Il n'y avait plus de sécurité pour personne, la terreur était générale.

Tous les moyens furent longtemps employés pour le détruire mais il se jouait des pièges, brisait les liens de fer qui l'enlaçaient et mettait toujours en fuite les bandes d'hommes armés assez audacieux pour le combattre.

Enfin, un malheureux soldat nommé Jacques ALLONNEAU, condamné à mort pour désertion, sollicita sa grâce et offrit pour l'obtenir de tuer le monstre. Le gouverneur s'empressa d'accepter cette promesse et le mit immédiatement en mesure de la tenir. ALLONNEAU, revêtu d'une armure d'acier qui lui enveloppait le corps en lui laissant la liberté de ses mouvements, le visage couvert d'un épais masque de fer, armé d'une lance et d'un long poignard, s'avance vers l'antre du monstre qui répond à cette provocation en s'élançant sur l'audacieux soldat.

Du premier bond, il le renverse et cherche à l'écraser sous le poids énorme de son corps. Alloneau, dans cette situation terrible, conserve son sang-froid. Sa lance lui était inutile. Il plonge profondément son poignard dans la gorge du serpent qui vomit des flots de sang et se débat en tordant sa longue queue.
Le déserteur, protégé par son armure de fer, parvient à se dégager et il peut contempler la rage impuissante de son ennemi qui s'agite dans les convulsions de l'agonie. Hélas, trop pressé de jouir de son triomphe, il ôte son masque, curiosité qu devait lui être funeste, car à cet instant, le reptile réunissant ses dernières forces, s'élance à la figure du soldat, le mord et lui introduit dans les veines un venin si actif qu'il le foudroie. Alloneau expire auprès du cadavre du monstre qui venait de rendre son dernier souffle empoisonné.

Les spectateurs de ce terrible combat qui s'étaient prudemment tenus à l'abri au loin, s'approchent et enlèvent le malheureux soldat victime de son imprudence. Le corps du serpent est placé sur une charrette et transporté dans tous les quartiers de la ville au milieu d'une joie où se mêlaient des regrets pour la mort du courageux soldat qui avait payé son dévouement par sa vie.

La reconnaissance publique lui éleva dans le cimetière de l'hôpital général un tombeau qui, pendant longtemps, fut l'objet d'une grande vénération de la part des Niortais. Sur la pierre de sa tombe, on avait représenté un soldat couvert d'une armure du temps des Romains et, à ses côtés, un serpent avec des ailes qui se dressait en tordant sa queue.

Au bas de sa tombe se lisait cette épitaphe :
"siste viator rem habes paucis : hi periere simul"
(arrête-toi voyageur, voici le fait en peu de mots : ils ont péri ensemble).
Une autre inscription était placée au-dessus de la tête du soldat :
"homo occubuit serpentis veneno"
(l'homme a péri par le venin du serpent).

Le combat de la Bretagne celtique ()
Le dragon rouge est l'emblème du Pays de Galles. Le Mabinogi de Lludd et Llewelys raconte la lutte du dragon rouge et du dragon blanc, ce dernier symbolisant les Saxons envahisseurs. Finalement les deux dragons, ivres d'hydromel, sont enterrés au centre de l'île de Bretagne, à Oxford, dans un coffre de pierre. L'île ne devait subir aucune invasion tant qu'ils n'auraient pas été découverts (CELT, 6, 451-452; CHAB, 391-401).
Le dragon enfermé est le symbole des forces cachées et contenues: les deux faces d'un être voilé. Le dragon blanc porte les couleurs livides de la mort, le dragon rouge celles de la colère et de la violence. Les deux dragons enterrés ensemble signifient la fusion de leur destin. La colère est tombée, mais les dragons pourraient ressurgir ensemble. Ils demeurent comme une menace, une puissance virtuelle, prompte à se lancer contre tout nouvel envahisseur.

Willem Heurtz (Musée des dragons, 1938)
Willem Heurtz aura passé sa vie à étudier les dragons et à recueillir des preuves de leur existence. En 1938, dans le musée qu'il leur avait dédié, il tourna un film dans lequel il dévoilait la somme de ses découvertes.

Crevasse des Crapates (Roumanie, 2003)
En 2003, des randonneurs découvrent, dans une crevasse des Carpates, un gros reptile congelé. Perplexes, les scientifiques roumains dépêchés sur les lieux font appel au British Museum. Le paléontologue Jack Tanner étudie cet étonnant spécimen : il ressemble à un dinosaure, mais est muni, en sus, d'une paire d'ailes gigantesques. Lorsque l'affaire s'ébruite, des journalistes exhument les légendes chinoises, aztèques, polynésiennes et européennes qui font état d'une espèce fabuleuse, ailée, dotée de quatre pattes et crachant le feu : le dragon. Pour eux, cette formidable découverte scientifique prouve que les mythes sont en fait la description  d'un passé lointain.
Un reportage passera le mercredi 21 septembre 2003 à 13h30 sur ushuaia tv.
Le même reportage passera également sur TF1, le samedi 24 décembre 2005 à 17h15.

L'histoire commence dans les montagnes des Carpates où la police roumaine découvre dans une grotte de glace les restes d'une bataille féroce entre des hommes et une bête énorme... Un paléontologue controversé est dépêché sur place. Il comprend très vite l'importance de cette formidable découverte : les dragons ont bel et bien existé !
En suivant l'autopsie de ce dragon conservé dans les glaces, le film raconte l'histoire de cet espèce mythique : du dragon primitif de l'ère préhistorique, au dragon aquatique, puis asiatique pour finir par le dragon médiéval, celui que les hommes ont connu et redouté.
Produit par Darlow Smithson, et réalisé par Justin Hardy, célèbre producteur anglais de documentaires qui a reçu l'équivalent d'un César en Grande Bretagne pour son film "Touching the void" (docu-fiction sur une aventure en montagne). Les images de synthèses de tous les dragons sont signées Framestore qui a réalisé "Walking with the dinosaurs" et "Walking with the spacemen" pour la BBC mais aussi les dernières créatures des films "Harry Potter".

Les grottes magiques des Carpates
La Roumanie possède un riche patrimoine spéléologique.

Vieux dragons de Chine
Une dépêche de Pékin laisserait supposer que le dragon, monstre ailé qui domine le symbolisme traditionnel chinois, ne serait plus qu'un mythe. L'institut Zoologique du Yunnan, province du sud-ouest de la Chine recouverte de jungles, aurait capturé 1 500 spécimens d'animaux, parmi lesquels des "lézards amphibies volants, des grenouilles ailées, des corbeaux cornus". Et d'étranges poissons d'eau douce.

Conclusion
Aujourd'hui, la plupart des gens considèrent le dragon comme un animal purement légendaire.
Plusieurs questions peuvent se poser. D'une part, les dragons sont-ils vraiment les descendants des grands reptiles du secondaire qui auraient survécu comme le prétendent certains jusqu'à l'aube de notre histoire ?
D'autre part, on retrouve les histoires de dragons dans tant de pays différents que l'on peut se demander s'il n'y a pas à la base une origine commune.
Enfin, les représentations initiales que l'on en fit évoquent de manière étonnante certains reptiles volants tels que les scientifiques ont pu les reconstituer.

L'expression "dragon" personnifie certainement plusieurs espèces différentes, certaines aquatiques et d'autres terrestres. Ces animaux, bien réels, ont apparemment suffisamment impressionnés nos lointains ancêtres pour que mythes et légendes en fassent des créatures surnaturelles.
Cependant, je souligne le fait qu'aucune peinture pariétale, ni aucune autre représentation datée de la préhistoire (sculptures, roches sculptées, poteries décorées…) à travers le monde ne représente un animal se rapprochant du dragon.
Que doit-on en conclure ?
Que cet ou ces animaux n'ont jamais existé ? Ou que leur population était extrêmement réduite et endémique à quelques régions reculées ?

Bébé dragon (juin 2015)
Juin 2015, la Slovénie assiste à la naissance d'un bébé de cette "espèce" qui voit le jour, suivi par une vingtaine d'autres.
Ce que les chercheurs ont appelé "dragon" est en fait un protée anguillard, un spécimen très rare qui vit dans des grottes et dont l'aspect (forme allongée, gueule carrée et couleur rose) ressemble à une larve de dragon.
De plus, il s'agit du plus grand prédateur cavernicole du monde. Il peut rester sans manger pendant dix ans et vit jusqu'à cent ans.