Discipline
Vie saine (Sogyal Rinpoché, juillet 2021)
La clef nous permettant de trouver un juste équilibre dans notre vie moderne est la simplicité.En tibétain

Ainsi la discipline consiste-t-elle à faire ce qui est juste ou approprié.
Discipline sportive selon Shrî Aurobindo
L'activité sportive permet le développement de la discipline, du moral et favorise le caractère sain et fort.Un autre résultat précieux de ces activités est le développement de ce que l'on a appelé l'esprit sportif. Cela comprend la bonne humeur, la tolérance et la considération pour tous, une attitude correcte et amicale envers les adversaires et les rivaux, la maîtrise de soi et la stricte observance des règles du jeu, la loyauté, l'abstention de toute tricherie, une acceptation égale de la victoire et de la défaite sans mauvaise humeur, sans ressentiment ni malveillance envers l'adversaire heureux, l'acceptation loyale des décisions du juge ou de l'arbitre désigné.
Ces qualités ont leur valeur non seulement dans les sports mais dans la vie en général; mais la contribution du sport à leur développement est directe et inestimable.
Si elles pouvaient se généraliser, non seulement dans la vie des individus mais dans la vie nationale et internationale où sévissent actuellement des tendances opposées, l'existence dans notre monde tourmenté en serait allégée et pourrait s'ouvrir à un peu plus de concorde (union, alliance) et d'amitié dont il a tant besoin.
Plus importante encore est l'habitude de discipline, d'obéissance, d'ordre, d'esprit d'équipe que certains jeux exigent, car, sans ces qualités, le succès est incertain, voire impossible.
L'Art de l'Activité selon Shrî Aurobindo
L'activité de la pensée humaine se répartit en gros en deux catégories de fonctions, celles dites de la main droite, à savoir la contemplation, la création, l'imagination, les centres qui perçoivent la vérité, et celles dites de la main gauche, la critique, le raisonnement, le discernement, l'investigation, les centres qui portent un jugement sur la vérité perçue.L'éducation favorise le développement de ces dernières en s'appuyant sur les disciplines scientifiques et manuelles, alors qu'elle n'encourage, dans la première catégorie, qu'une seule qualité : l'observation.
C'est pourquoi une éducation strictement scientifique tend à faire de la pensée un outil qui, en dépit d'une certaine acuité et d'une certaine perspicacité, n'en reste pas moins limité, dur et froid.
Celui qui ne s'est entraîné à aucune discipline de la “main droite” ne peut espérer suivre, même dans son propre champ d'activité, que des sentiers battus; il ne peut prétendre élargir les fondements de la culture humaine ni repousser les limites de la science.
Une éducation véritable selon Shrî Aurobindo
Partons d'un axiome (postulat, principe) initial — guère discutable à mes yeux —, à savoir que trois choses doivent être prises en compte dans toute éducation véritable et vivante : l'homme, la personne, dans ce qu'elle a d'universel et d'unique à la fois; puis la nation, le peuple; et enfin l'humanité “universelle”.Et ce serait la seule éducation vraiment vivante car elle permettrait de mettre pleinement en valeur l'intégralité de la personne et de la vie humaines, de préparer son plein épanouissement, d'atteindre son but; en même temps, elle l'aiderait à établir un juste rapport avec la vie, la mentalité et l'âme de son peuple, et avec la vie, le mental et l'âme de l'humanité dans son ensemble, dont l'être humain est lui-même une cellule, et le peuple ou la nation, un membre vivant, distinct et cependant indissociable.
Les principes véritables de l'enseignement selon Shrî Aurobindo
Le premier principe du véritable enseignement est que rien ne peut être enseigné. Le professeur n'est ni un instructeur, ni un chef de corvée, c'est un aide et un guide. Son travail consiste à suggérer, non à imposer. Il ne forme pas effectivement le mental de l'élève; il ne fait que lui montrer comment perfectionner ses instruments de connaissance, que l'aider et l'encourager en cours de route. Il ne lui transmet pas la connaissance, il lui montre comment l'acquérir par lui-même. Il ne fait point surgir la connaissance qui est au-dedans; il ne fait que lui montrer où elle se trouve et comment on peut l'habituer à se manifester.Le deuxième principe est que le mental doit être consulté durant sa croissance. C'est l'enfant lui-même qui doit être encouragé à s'épanouir selon sa propre nature. Chacun porte en soi quelque chose de divin, quelque chose d'unique, une possibilité de perfection et un pouvoir qui lui sont propres — si limitée soit la sphère que Dieu lui a donnée —, et qu'il est libre d'accepter ou de refuser. Le travail consiste à le découvrir, le développer et l'utiliser. Le but principal de l'éducation devrait être d'aider l'âme en croissance à puiser en elle-même ce qu'elle a de meilleur et de le parfaire en vue d'un noble usage.
Le troisième principe éducatif est d'aller du proche au lointain, de ce qui est à ce qui sera. La nature d'un homme est presque toujours fondée, non seulement sur le passé de son âme, mais sur son hérédité, son milieu, sa nationalité, son pays, la terre qui le nourrit, l'air qu'il respire, et tout ce qu'il est accoutumé à voir, à entendre, toutes ses habitudes. Tout cela le forme insensiblement, mais non moins puissamment, et doit donc nous servir de point de départ. Il ne faut pas arracher la nature du sol où elle doit pousser, ou entourer le mental d'images et d'idées provenant d'une existence qui est étrangère à son environnement physique. Si quelque chose doit être apporté de l'extérieur, il faut que ce soit proposé et non imposé au mental. Une croissance libre et naturelle est indispensable au véritable développement.
Quelques règles d'éducation
Comme pour l'éducation du mental, la meilleure approche pour éduquer le cœur consiste à mettre l'enfant sur la voie de sa propre perfection et à l'encourager à la suivre. Il faut l'observer, lui faire des suggestions et l'aider, mais sans intervenir.La première règle de l'éducation morale est de suggérer et d'inviter, et non de commander ou d'imposer. La meilleure méthode de suggestion s'appuie sur l'exemple personnel, les conversations quotidiennes et les lectures choisies suivant les besoins du jour.
Mais une telle méthode ne saurait porter tous ses fruits que si les jeunes ont l'occasion, dans leur propre vie et dans un domaine même limité, de manifester dans l'action leurs qualités morales naissantes. Ce peut être la soif de connaissance, la consécration de soi, le courage, l'ardeur, l'honneur, l'esprit chevaleresque.
Par conséquent, chaque élève devrait avoir l'occasion, et l'encouragement intellectuel, de développer les meilleures dispositions de sa nature. S'il en a de mauvaises, et de mauvaises habitudes, il ne faudrait pas le traiter durement, comme un délinquant, mais l'aider à s'en débarrasser par la méthode du rejet ou de la substitution. Il faut l'encourager à y penser, non comme à des péchés ou des crimes, mais comme aux symptômes d'une maladie guérissable, qui peut changer par un effort constant et soutenu de la volonté : l'enfant, par exemple, rejettera le mensonge chaque fois qu'il surgira dans son mental et le remplacera par la vérité, remplacera la peur par le courage, l'égoïsme par le don de soi et le renoncement, la méchanceté par l'amour.
Tous les enfants ont une curiosité intellectuelle insatiable et ils sont doués pour les questions métaphysiques. Il faut en profiter pour les ouvrir peu à peu à la compréhension du monde et d'eux- mêmes.
Tous les enfants ont le don d'imitation et un certain pouvoir imaginatif. Il faut s'en servir pour développer en eux la fibre artistique.
L'attention joue un rôle important dans l'acquisition des connaissances, c'est un fait reconnu. Elle est la première condition de l'exactitude et d'une bonne mémorisation.
Les qualités mentales qui doivent être développées en priorité se rapportent à l'observation.
La première chose que doit faire le professeur est donc d'habituer l'élève à concentrer son attention.
Il n'est pas de sujet scientifique dont la maîtrise parfaite et naturelle ne puisse être préparée chez les tout jeunes enfants par cette éducation des facultés d'observation, de comparaison, de mémorisation et de jugement des diverses catégories d'objets. Cela peut se faire aisément et éveiller chez l'enfant un intérêt très vaste et très absorbant. Une fois qu'il y a pris goût, on peut faire confiance à l'enfant, il poursuivra cette étude avec l'enthousiasme de la jeunesse durant ses heures de loisir. Dès lors, il ne sera plus nécessaire, lorsqu'il aura grandi, de tout lui enseigner en classe.
La meilleure méthode consiste à habituer l'enfant à comparer ses jugements avec ceux des autres. Quand il se trompe, il faudra tout d'abord lui montrer dans quelle mesure il avait raison, et pourquoi il s'est trompé ; il faudra ensuite l'encourager à noter ces choses lui-même. Chaque fois qu'il a raison, il faudra le souligner et l'encourager afin que grandisse sa confiance en lui-même. Quand il sera occupé à comparer et distinguer, une autre faculté se développera certainement, celle de l'analogie. L'élève relèvera inévitablement des analogies et discutera de ces ressemblances. Il faudra l'encourager à utiliser cette faculté, tout en notant ses limitations et ses erreurs. Ainsi, on l'habituera à établir des analogies correctes, ce qui est une aide indispensable pour l'acquisition de la connaissance.
Il est une autre faculté — outre la faculté de raisonnement direct — dont nous n'avons pas encore parlé, et c'est l'Imagination. L'imagination est l'instrument le plus important, le plus indispensable. On peut lui attribuer trois fonctions : la formation des images mentales, le pouvoir de créer des pensées, des images et des imitations ou des combinaisons nouvelles de pensées et images existantes, l'appréciation de l'âme dans les choses, la beauté, le charme, la grandeur, le pouvoir de suggestion caché, l'émotion et la vie spirituelle qui imprègnent le monde. à tous points de vue, cela est aussi important que l'éducation des facultés d'observation et de comparaison des choses extérieures.
Les facultés mentales doivent d'abord s'exercer sur les choses, ensuite sur les mots et les idées. Nos rapports avec le langage sont beaucoup trop superficiels et l'absence d'un goût raffiné pour les mots appauvrit l'intellect et limite la finesse et la véracité de ses opérations. Le mental doit d'abord s'habituer à observer parfaitement le mot, sa forme, sa sonorité et sa signification, puis à comparer cette forme avec d'autres formes similaires, à noter les analogies et les différences, ce qui servira de base à la connaissance grammaticale ; puis à distinguer les nuances subtiles de sens entre des mots similaires, à noter la forme et le rythme de phrases différentes, développant ainsi les facultés littéraires et la connaissance de la syntaxe. Tout cela sera fait naturellement, en sollicitant la curiosité et l'intérêt de l'enfant, sans qu'il ait à apprendre des règles par cœur et à suivre un enseignement rigide.
Faculté logique
L'éducation de la raison logique doit nécessairement compléter l'éducation des facultés qui réunissent les matériaux sur lesquels celle-ci doit travailler. En outre, le mental doit également parvenir à un certain développement de la faculté de manier les mots avant de pouvoir manier les idées avec succès. Une fois ce premier travail accompli, il faudra se demander quelle est la meilleure manière d'enseigner à l'enfant à penser correctement à partir de prémisses. Car la raison logique ne peut procéder sans prémisses. Soit elle déduit une conclusion à partir des faits, soit elle déduit une nouvelle conclusion à partir des précédentes, ou un fait à partir d'un autre fait. Elle induit, déduit ou conclut simplement.Trois éléments sont nécessaires pour obtenir un raisonnement correct : d'abord, il faut que les faits ou les conclusions dont je pars soient justes; ensuite, que les données de départ soient complètes et précises; enfin, que les autres conclusions, possibles ou impossibles, que j'ai tirées à partir des mêmes faits, soient éliminées. Si la raison logique n'est pas fiable, cela tient en partie à une négligence ou à un relâchement évitables quand on veut obtenir ces conditions, en partie à la difficulté de réunir tous les faits, et surtout à l'extrême difficulté d'éliminer toutes les conclusions possibles, excepté celle qui se trouve être juste.