Fontaines dans la brume
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Trois minutes pour comprendre / Three minutes of learning
philippelopes@free.fr
Comment s'abreuver quand il ne pleut pas et que l'eau est inaccessible ?
Récolter l'eau du ciel ! L'ascension d'air humide sur le relief de régions arides proches du littoral forme des nuages mais pas de précipitations. Or des arbres ont la capacité naturelle de condenser cette brume en pluie.

C'est le phénomène utilisé depuis des siècles par les populations locales que des ingénieurs ont étudié dès 1950. Ils l'ont exploité en créant des pièges articifiels: des filets en plastique ou métal, où les micro-gouttelettes de la brume s'agglomèrent et tombent dans des gouttières. La production moyenne est de 4 litres par mètres carré et par jour _ avec des pics à 50 litres par mètres carré par jour. Testé en grandeur réelle dans les années 1990 au Chili, le système a prouvé sa viabilité en alimentant en eau potable les 330 personnes du village de Chungungo pendant dix ans. La centaine de filets installés a capturé 15 000 litres par jour, sans consommation d'énergie et à bas prix, puisque les seuls coûts étaient liés à l'installation et à l'entretien du matériel. L'entreprise espagnole Natural Aqua Canarias sort aujourd'hui la technique du domaine de la recherche en fabriquant et en commercialisant toute une gamme de "capteurs de brume" pour collectivités et particuliers.

Capter l'eau de l'air par tous les moyens
L'idée de récupérer l'eau de l'air n'a rien de nouveau. Au Chili et aux Canaries, les habitants utilisent par exemple depuis longtemps des filets à brouillard: de grandes surfaces de mailles en plastique tendues au-dessus de gouttières récoltant l'eau. Mais le brouillard dépendant de la conjonction de plusieurs paramètres climatiques précis, il s'agit d'un phénomène atmosphérique qui reste localisé.

La rosée, elle, se forme facilement et partout, dès que le ciel est dégagé. Clé de sa cueillette: la légèreté. Joseph Cory et Eyal Malka, deux architectes israéliens, l'ont bien compris: ils ont conçu en 2006 WatAir, une pyramide inversée de 96 m² ultra légère, capable de récolter 50 litres d'eau par nuit (voir S&V n°1079). Mais contrairement à Daniel Beysens et Marc Muselli, Cory et Malka n'interviennent pas dans le processus de formation de la rosée: ils se contentent de collecter, par gravité, la rosée formée naturellement.

REFERENCES
Recherche juillet-août 2008 n°421

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